
En Effet !
Création 2019
de/avec Marielle Morales & Michiel Soete

Un spectacle inspiré des effets du son sur le corps et le mouvement.
"Même si parfois ses mouvements sont empreints de pure danse et d’énergie, le ralenti fréquent oblige à réfléchir au tableau en train de se faire plutôt que l’élan dionysiaque où s’engouffrer. Elle est à l’écoute de son corps et pourtant le tient à distance comme un objet expérimental de réflexion de la lumière et de réflexion sur le corps. Une expérience scientifique en somme mais avec la théâtralité chorégraphiée du corps en mouvement et le charme sensuel de sa présence très picturale.
Ambitieux, séduisant et non dépourvu d’humour.
Cette belle ambition de Rushing Stillness, son précédent spectacle élu Prix de la Critique au meilleur spectacle de danse, irrigue aussi "En effet!" premier volet d’une recherche sur le son et la danse
Au spectateur de faire son miel de cette ruche bourdonnante de propositions à la fois rigoureuses et savoureuses. »
Christian Jade, critique danse à RTBF, Belgique
Rushing Stillness
Création 2016

Le 3 octobre 2016,
le spectacle Rushing Stillness a reçu le Prix de la critique du meilleur spectacle de danse de la Fédération Wallonie Bruxelles.
Marielle Morales s’est confié à Catherine Zavodska
le 27 janvier 2017,
4 jours avant la première de Rushing Stillness en France, au Centre Wallonie-Bruxelles.(Danse aujourd'hui.fr)
Instinctive et autodidacte, je me nourrissais de toutes les rencontres sans objectif particulier
L’attrait de la scène chorégraphique belge, un panorama très large
J’étais attirée par le large panorama, unique, des propositions chorégraphiques en Belgique. Ce qui m’intéresse c’est la densité du corps, l’image du corps sur scène et pas le mouvement pour le mouvement. .
J’avais envie de dessiner, de sculpter les corps sur scène, de travailler l’image du corps à ma façon. Chaque artiste avec lequel j’ai travaillé a laissé des traces en moi.
Marielle Morales, chorégraphe émergente
J’ai commencé mon travail de chorégraphe à Barcelone, dans le collectif S.I.A.M.B. en faisant des performances, des improvisations avec des travaux entre danse et vidéo. Mon travail artistique est assez radical mais la diversité fait partie de ma vie. Je mets toujours sur le même niveau la théâtralité, le mouvement et la plasticité.
Le Pli, l’indéfinissable, Less is more
Parmi toutes mes créations, il y’a eu une pièce-clé, une co-création avec Antia Diaz : Le Pli, c’était le point culminant de mon parcours à ce moment-là. J’y ai découvert le corps dans sa densité et pas dans son mouvement. On a essayé de laisser beaucoup d’espace pour le spectateur. Pièce dans laquelle j’ai découvert le pouvoir de ce dépôt dans les corps lorsqu’on le dégrossit, comme un sculpteur à tailler, enlever les couches pour arriver à l’essence de ce que l’on fait. En faisant beaucoup moins, on s’est aperçu de la puissance de la simplicité. Less is more : c’est ma ligne de travail, c’est le seul moyen de laisser la place au spectateur de faire sa propre histoire, place pour l’imaginaire.
Espiritu I, l’importance capitale d’un détail
Après le Pli, une installation solo dans laquelle j’ai voulu faire une expérience sur le temps avec Espiritu I. Je suis partie de l’idée que le temps est un voyageur immobile, j’ai créé un mouvement hypnotique et répétitif avec une chaise qui se balance, moi assise sur la chaise. J’étais engagée dans une histoire émotionnelle, mon corps était dans une activité énorme alors que cela n’était pas apparent. Je me suis rendue compte que le moindre détail prenait une importance capitale pour le public et qu’on arrivait à créer des outils cinématographiques.
Il y’a une anecdote à l’origine de Rushing Stillness : je montrais une étape de travail en annonçant une durée de 7 minutes, j’en ai fait 14 et personne ne s’est rendu compte de rien. Quand j’ai demandé au public comment ils avaient ressenti la durée, tout le monde m’a répondu que j’aurai pu faire plus long, 10 minutes. Avec presque rien, il y’a beaucoup à voir.
Rushing Stillness, l’impermanence
Tout est en transformation, l’immobilité n’existe pas, j’ai eu envie de continuer sur cette idée de la durée et d’explorer plus loin avec plusieurs personnes sur le plateau, avec des outils cinématographiques, avec un travail somatique sur nos corps. Nous avons expérimenté dans des lieux différents. Pourquoi la notion de temporalité change avec l’espace ? Dès le début de la création, les expériences sensorielles sur nos corps ont été aussi importantes que nos lectures et échanges philosophiques.